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La cour d’appel confirme la mise en examen du principal suspect de l’attentat de la rue des Rosiers

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a confirmé, mercredi 7 février, la mise en examen du seul suspect de l’attentat antisémite de la rue des Rosiers, commis le 9 août 1982. Les avocats de Walid Abdulrahman Abou Zayed, un Norvégien d’origine palestinienne mis en examen et en détention provisoire en France depuis 2020, avaient déposé, le 2 octobre 2023, une demande de démise en examen de leur client et son placement sous statut de témoin assisté. Refusée par Régis Pierre, le juge d’instruction antiterroriste chargé de l’affaire, elle a été examinée en appel par la chambre de l’instruction. Le parquet général avait requis le rejet de la requête.
Ce rejet maintient l’espoir d’un procès, plus de quarante et un an après les faits. A l’époque, un commando de quatre hommes avait attaqué à la grenade et au pistolet-mitrailleur le restaurant Jo Goldenberg, situé dans le Marais, dans le centre de Paris. L’attentat avait causé la mort de six personnes et blessé vingt-deux autres.
L’attaque, non revendiquée, a été attribuée au Fatah-Conseil révolutionnaire, le Fatah-CR, dirigé par Abou Nidal, un dirigeant dissident de l’Organisation de libération de la Palestine, installé en Syrie et en Irak. L’interminable enquête avait abouti à l’émission de quatre mandats d’arrêt en 2015. Trois d’entre eux, visant des individus installés en Jordanie et dans les territoires palestiniens, n’ont jamais été exécutés. Le quatrième ciblait Walid Abdulrahman Abou Zayed, un Palestinien installé de longue date en Norvège. Extradé vers la France au terme d’une longue procédure, il a été mis en examen le 5 décembre 2020 et placé en détention provisoire à la prison de la Santé, où il est placé sous le statut de « détenu particulièrement surveillé ».
Ses avocats, Romain Ruiz et Bruno Gendrin, qui avaient déjà déposé une demande similaire en avril 2021, estimaient qu’une nouvelle demande s’imposait à la suite de la « rétractation » d’un des trois témoins incriminant M. Abou Zayed. Sa mise en examen repose en effet sur trois témoignages, dont un anonyme, d’anciens membres du Fatah-CR faisant de lui un membre du commando de la rue des Rosiers. Or, l’un des témoins, Atef Abou Baker, ancien membre du bureau politique du Fatah-CR, a reconnu, en juin 2023, qu’il n’était pas certain qu’Abou Zayed ait fait partie des tueurs. Au regard de cet élément nouveau et de l’état de santé de leur client, âgé de 65 ans, les avocats d’Abou Zayed ont considéré qu’une nouvelle demande « s’imposait », sans se faire beaucoup d’illusions pour autant.
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